International Hyper Rythmique – Below Sea Level

ihr-belowAvec ce groupe toulousain, c’est un peu tout le contraire annoncé dans leur nom. Tant mieux, avec Below Sea Level, International Hyper Rythmique peut commencer à  rivaliser avec, Daughter.

Mon introduction est en partie fausse d’ailleurs car pour son deuxième album, International Hyper Rythmique s’est entouré, bel et bien, d’un batteur, et pas n’importe lequel, Julien Barbagallo (Tahiti 80, Tame Impala). Cela se ressent grandement sur Spike Heel, morceau accrocheur par excellence, où la rythmique appuyée ferait presque ressembler le groupe à  Metric ou chez nous à  Pamela Hute. Cela se ressent aussi sur Caravan et son petit coté Lali Puna, chant doux-amer, mélodie clair-obscur.,  Et quand le batteur ne vient pas donner de la voix, c’est bien une rythmique électronique – c’est Marek Hunhap qui officie – qui vient chatouiller l’auditeur. Mais ce n’est pas par sur ce point qu’IHR bâtit l’essence de sa musique. On aurait presque tendance à  penser qu’il pourrait se passer de toute rythmique et c’est d’ailleurs le cas sur la moitié de Below Sea Level.

Le groupe est à  ranger dans la catégorie »groupe atmosphérique » se situant entre dream pop, shoegazing et new wave. Une musique de bon goût, parfois un peu sage, mais hautement séduisante et sensible., IHR est remarquable par ses entrelacs de dentelles de guitares réverbérées et de claviers qui éclairent une brume matinale de jolies loupiotes.,  Il excelle à  créer les conditions pour suspendre le temps dans un lent mouvement gracile. Et c’est dès lors, par l’utilisation, justement mesurée, de la rythmique qu’ IHR arrive à  donner un peu plus de chair à  l’évanescence : un tambour de peloton d’exécution emporte Stone in Dust. Et sur Cowboy, morceau où le groupe atteint vraiment sa quintessence, l’intensité grandissante, soutenue par la boite à  rythme, ressemble à  la montée sacrificielle d’une héroîne de tragédie.,  Car,,  c’est bien du côté du chant, que les Toulousains marquent les esprits, et ils le font par la douceur : Laurence n’a , guère besoin, d’effet pour trouver la voie de la séduction. Elle ne tombe pas ainsi dans une caricature dream pop, artificielle à  outrance, et préfère se montrer sans fard ou presque. Sur New Page, elle se fait plus volontaire évoquant la figure plus rock de PJ Harvey. Ce qui n’est pas là  non plus pour déplaire.

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 27 novembre 2013
Label : Label Etrange

 

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