Levantine Symphony No. 1 : Ibrahim Maalouf en mode symphonique épique

Projet ambitieux que ce Levantine Symphony pour lequel Ibrahim Maalouf a convoqué le Paris Symphonic Orchestra. Un album qui ressemble à la BO d’un film imaginaire.

ibrahim maalouf
Credit photo : Yann Orhan

On a remarqué depuis un bon moment déjà qu’Ibrahim Maalouf souhaitait sortir des carcans du jazz « tradionnel », pour ouvrir sa musique sur de nouveaux horizons, se frotter avec des musiciens venus de la pop ou d’ailleurs.
Artiste clivant, pour certains trop mainstream et pratiquant un jazz facile, le trompettiste franco-libanais a toujours assumé ses orientations musicales et ses choix artistiques (BO films, comédie musicale, collaborations avec Matthieu Chedid, Thomas Dutronc ou encore Ben l’Oncle Soul…), faisant fi des critiques qui ont accompagné la sortie de ses albums comme le récent en hommage à Dalida en compagnie d’artistes de variété.

Levantine Symphony No. 1 : Ibrahim MaaloufQuoi qu’il en soit, Ibrahim Maalouf reste l’un des rares artistes français de jazz capables aujourd’hui de rassembler un très large public et d’aller trouver des fans bien au delà du cercle des amateurs de jazz purs et durs. Et ce n’est sans doute pas ce nouvel album qui va modifier la donne.

Levantine Symphony n°1 est une pièce symphonique composée au piano, comme un hommage aux cultures et aux pays du Levant (de la Turquie au Moyen-Orient, en passant par le Liban, son pays natal.

La partition, comme souvent chez Maalouf, est très métissée, avec de multiples influences (pop, jazz et orientales, cinéma…) a été  enregistrée avec son groupe, mais également avec 60 musiciens du Paris Symphonic Orchestra, la Maîtrise des Hauts de Seine, un ensemble de cinq trompettes microtonales ainsi qu’un chœur d’enfants qui vient souligner et rappeler régulièrement le thème principal de cette symphonie.

Ce Levantine Symphony est une œuvre ample et lyrique, aux allures par moment de musique de western et plus généralement de BO de film des années 70, un peu dans l’esprit de celles que composaient Morricone, Roy Budd ou encore Lalo Schifrin ; un disque aux résonnances très cinématographiques, évocateur de grands écrans donc mais aussi de grands espaces, alternant morceaux rapides, toniques et passages plus mélancoliques ou romantiques.
Un album qui confirme le talent de mélodiste du trompettiste, avec l’aide (comme pour la BO du film Dans les forêts de Sibérie) ou sans l’aide des images, pour nous faire rêver, pour nous transporter dans notre imaginaire.

Benoit RICHARD

Ibrahim Maalouf – Levantine Symphony No. 1
Label : Mister Ibe / Universal Music
Date de sortie : 14 septembre 2018

Ibrahim Maalouf en concert les 18/19 janvier 2019 à la Seine Musicale