Hildur Guðnadóttir – Without sinking

hildur_without_sinkins_cover.jpgDu haut de ses 27 ans, Hildur Guðnadóttir a amplement franchi le cap des novices dans la sphère musicale islandaise ; sa renommée ayant connu une pente ascendante depuis ses collaborations avec Múm ou Pan Sonic, sans compter celles avec les moins illustres mais non moins talentueux Nico Muhly, Skúli Sverrisson, Jóhann Jóhannsson ou Valgeir Sigurðsson.
Ces trois derniers, tous compatriotes de la demoiselle, sont d’ailleurs venus apporter leur discrète contribution, occupant respectivement les pupitres de basse, orgue et table de mixage.
Pour le reste et pour l’essentiel, à  savoir le violoncelle (et accessoirement, zither, voix et processeurs) c’est Hildur en personne qui s’y est attelé. Et autant le dire d’emblée, aimer le violoncelle, âme dominante des lieux, est un pré-requis pour apprécier cet album. Tout au long de ce voyage, Hildur s’est attachée à  retranscrire les sensations et émotions ressenties en observant les nuages, leurs apparences, leur genèse, leur va-et-vient. De ce simple fait, Without sinking est par nature contemplatif, plutôt vaporeux et mélancolique.
Hildur y exécute et superpose un nombre de partitions plus ou moins conséquent, lui permettant d’échafauder des climats denses et enveloppants (Elevation), ou au contraire des pages plus minimalistes, où les notes s’étiolent, se font fugaces, jouent avec la stéréo et les nuances, ménageant espaces et respirations (Whiten).
Parfois, les coups d’archet sont plus francs et nets, impriment une cadence, faisant ainsi dériver ses compositions globalement ambient vers des pièces néo-classiques assez proches de l’univers des Rachels, dans un registre toutefois plus monochrome (Erupting light, Opaque, Into warmer air).
Ce caractère monochrome tend à  s’estomper dès lors que les contributions se font plus présentes (la basse de Skúli Sverrisson qui vient imprimer un tempo, la clarinette du frère qui vient étayer le propos du minimal Aether), où que les notes pincées du zither résonnent de manière plus marquée (Aether, encore), renvoyant alors aux divagations sensibles et nostalgiques de Colleen.

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Sébastien Radiguet

Tracklist
01. Elevation (5:58)
02. Overcast (3:18)
03. Erupting Light (2:22)
04. Circular (4:19)
05. Ascent (4:43)
06. Opaque (3:51)
07. Aether (5:11)
08. Whiten (4:52)
09. Into Warmer Air (6:11)
10. Unveiled (7:12)

Durée : 48’00
Sortie : mars 2009
Label : Touch / La Baleine

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