5+5 = Aurélien Merle

Après son superbe album Remerle, paru en 2015 sur Le Saule, Aurélien Merle nous donne son 5+5 pour Benzine.

aurelien- merle photo 2015

Membre très actif du collectif Le saule (Philippe Crab, Borja Flames…) le bourguignon Aurélien Merle a sorti en 2015 un album champêtre et bucolique (Remerle), rempli d’instruments et d’harmonies bizarres, dont on n’a jamais fini de faire le tour. Un album singulier pour ce garçon d’une trentaine d’années qui nous parle ici de ses disques du moment et de toujours.

Janvier 2016

5 disques du moment :

Jean-Daniel Botta "Dévotion pour la petite chameau" cover

Léonore Boulanger « Feigen Feigen »
Léonore m’a envoyé son album il y a 2 semaines. À chaque fois que les copains du Saule m’envoient leurs chansons, je m’en délecte et ça tourne rapidement en boucle. Il sort le 16 mai et il est encore différent de tout ce qu’elle a fait auparavant. Plus coupant que le précédent, je crois que je le préfère.

Jean-Daniel Botta « Dévotion pour la petite chameau »
Un album court dont je ne me lasse toujours pas. Je me laisse re-surprendre à chaque fois, et mon visage arbore un sourire de la première à la dernière seconde, c’est malin, drôle et gracieux.

« 1970’s Algerian Folk Pop » (Sublime Frequencies)
J’ai emprunté ce disque à la médiathèque récemment. Au pif. C’est ça qui est bien. Il m’a fallu aller vivre à la campagne pour découvrir ce que c’est qu’une médiathèque. J’ai écouté l’album 3-4 fois et il est très agréable. Ça me rappelle une compilation de rock cambodgien 70’s que j’écoutais pas mal il y a quelques années. Le son est très bon, et puis on est à la fois en terrain connu et dépaysé.

Chassol « Big Sun »
J’écoute très peu les nouveautés mais il y a eu tellement de classements de fin d’année, tellement de top ceci-cela, et allez savoir pourquoi, je m’y suis intéressé un peu plus cette année, bref, ça m’a donné envie d’écouter quelques disques. Pas grand chose de transcendant. A part peut-être cet album, qui a le mérite de ne pas être dans le format. J’en suis pas fou-fou mais il est riche, je n’en ai pas fait encore le tour.

Mbongwana Star « From Kinshasa »
Pour les mêmes raisons que Chassol, j’ai eu envie de découvrir cet album. Je suis en train de l’écouter en ce moment-même pour la première fois et ça me plaît bien. Mais je suis un peu distrait parce que je suis en train d’écrire des trucs sur d’autres albums, pour un webzine.

5 disques pour toujours :

Caetano Veloso "Joia" cover album

Gilberto Gil – 1968
L’album n’a pas de titre et la pochette est des plus hideuses. Mais le contenu est dément. Tout le « tropicalisme » s’y trouve, avec une très grande qualité d’arrangements et la voix souple de Gilberto Gil, agile et puissante, un album qui véhicule une très belle énergie.

Caetano Veloso « Joia »
Plus calme, plus expérimental que l’album de Gil, celui-ci est mon préféré de Caetano Veloso. A part la reprise de « Help » qui fait un peu tâche, sinon tout est stimulant et très très beau, avec pour points culminants « Pelos Olhos » et « Pipoca Moderna ».

Zamla Mammaz Manna « Schlagerns Mystik »
J’aurais aussi pu choisir les « Onze danses contre la migraine » de Aksak Maboul, qui vient d’être réédité, mais je crois que j’ai une préférence pour cet album du groupe de Lars Hollmer, génial accordéoniste suédois. On est dans la mouvance 70’s du « rock progressif » et l’album part dans tous les sens, ça joue ça joue ça joue, ça se prend pas au sérieux, et c’est beau.

Barbara « Le mal de vivre »
Si je ne devais choisir qu’un album francophone, ce serait celui-là. Il y a la Barbara mélancolique avec ce « Septembre (quel joli temps) » qui est une de mes chansons favorites, la Barbara amoureuse (« Toi »), il y a son humour vache et tendre (« Les Mignons ») et puis cette chanson méconnue que j’aime beaucoup : « Tous les passants ». Si je ne m’étais pas obligé à citer un album français, j’aurais aussi pu choisir Molly Drake ici, qui serait une sorte de Barbara anglaise.

Belle & Sebastian « The Life Pursuit »
Pour finir, un disque pop. Là aussi, plein d’albums se disputent la place mais celui-là a beaucoup beaucoup tourné sur ma platine. Comme toujours chez Belle & Sebastian, ça bouffe à tous les râteliers (Kinks, Beach Boys, Velvet, soul, funk..) mais la prod est parfaite, les textes sont bons, ça donne envie de chanter et de remuer son cul. Album pop parfait.