5+5 = les disques préférés de Thousand

Auteur d’un nouvel album remarquable paru chez Talitres en mars 2018, le français Thousand évoque ici quelques uns de ses disques favoris.

thousand photo Mélanie Elbaz
Credit photo : Mélanie Elbaz

Après un premier album paru en 2008 chez Arbouse, puis un second en 2015 chez Talitres, chanté en anglais, Stéphane Milochevitch alias Thousand opte finalement sur son troisième album, pour la langue de chez nous. Et bingo ! Là où les chansons en anglais nous avaient juste accroché l’oreille sur l’album précédent, avec Le tunnel végétal, elles nous saisissent immédiatement le conduit auditif dès le premier titre pour ne plus nous lâcher.
Un album fortement recommandé qui évoque le Bashung des années 80 mais aussi Murat ou Alister.

5 disques du moment :

Sufjan Stevens – Carrie & Lowell
un disque qui ne m’a jamais lâché depuis sa sortie… ses mélodies minimalistes et hyper fortes, et ses paroles troublantes…

Judah Warsky – Avant Après
Un vrai érudit, sa musique s’en ressent.

Amen Dunes – Freedom
Des morceaux labyrinthiques et magnétiques

Bill Callahan – Have Fun With God
Un disque de remixes dub, son album que je préfère depuis longtemps.

Laish – Time Elastic
Je découvre, c’est très beau…

5 disques pour toujours :

Neil Young – On The Beach
Pour les parties de pedal steel, Ambulance Blues, le son général et les paroles qui sentent la fin de l’ère hippie, le retour de bâton de la drogue comme mode de vie, une image de la société vérolée par les monstres comme Manson, représentée par les films du Nouvel Hollywood, et la montée du libéralisme.

Silver Jews – The Natural Bridge
Peut-être leur disque le plus monotone mais celui qui m’a le plus marqué et obsédé. David Berman brait une poésie extrêmement riche de manière complètement dépassionnée. Le décalage est merveilleux. J’aime d’autant plus à la lumière de sa décision d’arrêter la musique il y a quelques années parce qu’il se sentait dévier artistiquement, qu’il est fils de millionnaire lobbyiste de droite et qu’il préférait se consacrer à la poésie et l’activisme politique.

Clutch – Transnational Speedway League
un disque qui m’a accompagné depuis la fin de l’enfance. Leur découverte a été une révélation, du stoner avant l’heure jouée par des bouseux au look de camionneur. Le chanteur sautait et crachait partout. Face à ça, les métaleux étaient perdus. Après ils sont devenus horribles.

Dr John the Night Tripper – Gris Gris
Pour l’atmosphère vaudou dans la brume marécageuse, et le mix qui ose des effets stéréo relevant de l’inconscience, qui préfigurent presque le dub.

Bruce Springsteen – The Ghost Of Tom Joad
un disque qui m’a obsédé pour son atmosphère, ses nappes de synthé moches, et les paroles d’une narration hyper concise et visuelle. Des paroles hors catégorie. Lui n’a pas surfé sur la vague poète dans le marketing de ses disques, mais je trouve ça loin devant Dylan et Cohen, qui eux en ont fait leur identité (Vous pouvez m’envoyer les mails d’insulte sur facebook merci) Ses paroles sont encore tout à fait d’actualité, la reprise du titre éponyme par Mendelson récemment en est la preuve.