Jessica Pratt toujours aussi envoutante avec « Quiet Signs »

Sept ans après son apparition, cette chanteuse de 31 ans à la voix toujours étonnement juvénile reste plus que jamais une bénédiction pour notre âme et nos oreilles délicates. Jessica Pratt forever.

jessica Pratt photo
Credit photo : Guillaume Belvez

Troisième album et toujours le même enchantement au contact des chansons de Jessica Pratt, toujours cette impression d’intemporalité à l’écoute de sa musique, de ne pas se situer dans une époque en particulier, comme si elle avait toujours existé.
Découverte et lancée par Tim Presley (de White Fence) en 2012 qui avait tout spécialement créé son label Birth Records pour l’occasion, Jessica Pratt a confirmé son talent aux yeux, et surtout aux oreilles, du grand public avec On Your Own Love sorti en 2015 sur Drag City.

Jessica Pratt – Quiet SignsUne découverte qui arrivait à point nommé pour nous rappeler qu’il pouvait encore exister, 50 ans après l’arrivée de Vashti Bunyan, Keren Dalton ou Linda Perhacs, des artistes orfèvres en matière de Folk Music.
Pour Quiet Signs, qui sort sur City Slang, la san-franciscaine reprend les choses où elle les avait laissées il y a prés de 4 ans, avec toujours ce timbre unique, ces folk songs chétives qui tiennent parfois sur trois accords mais dans lesquelles ressortent des mélodies belles à pleurer, portées par des arrangements discrets de flûte, d’orgue ou de piano.
Mais dénuement ne rime pas forcément avec austérité comme on pourra s’en rendre compte à la tonalité de cet ensemble qui fait souffler par moment une petite brise particulérment agréable venue du Brésil, apportant des influences de musiques Bossa Nova.

Difficile alors ne pas résister au charme de ces chansons si délicates et fluettes, comme des complaintes, enregistrées – et c’est une première pour Jessica Pratt – dans un studio professionnel, à Brooklyn.

Au final, il se dégage de ce nouvel album, comme des précédents, une atmosphère étrange et surtout une émotion toute particulière, avec une forme de mélancolie qui se traduit notamment par deux titres bouleversants : Crossing et Silent Song.
On continuera donc de se laisser bercer au son de la voix diaphane de Jessica Pratt avec ce Quiet Signs aussi précieux que recommandable, qui finira par nous plonger dans une sorte de béatitude totalement salutaire.

Benoit RICHARD

Jessica Pratt – Quiet Signs
Label : City Slang /
Date de sortie  : 8 février 2019