5 + 5 = Les disques préférés d’Olivier Rocabois

Le plus beau feu d’artifice Pop pour 2021 nous est offert par un musicien artificier de talent nommé Olivier Rocabois avec son disque Olivier Rocabois Goes Too Far . Une œuvre roborative qui nous a donné très envie de découvrir ses disques favoris du moment et de toujours.

Olivier Rocabois
crédit : Alain Bibal

La musique d’Olivier Rocabois c’est une certaine idée de la pop intemporelle, qu’elle soit anglaise ou californienne, développée par un breton bon teint aussi doué pour le chant que pour les mélodies et les arrangements. Il nous paraissait logique d’aller fouiller un peu dans sa discothèque personnelle pour voir si les influences entrevues dans es chansons y figuraient bien…

5 disques du moment :

ANIMALI – Genetic Bomb

Mon copain d’enfance Matteo m’a fait connaître ce titre excellent. Je lui dois la découverte de Left Banke, Pale Fountains et autres merveilles à la fin de l’adolescence. Dans ce titre d’Animali, j’entends les premiers Tame Impala et même des échos de Genesis, mon groupe favori au collège (premier gig à la Beaujoire en juin 1987, 12 piges). J’ai toujours aimé les titres longs, on est embarqués dans un trip, j’adore. En plus, ils sont Français : on est là pour prouver la qualité de notre savoir-faire !

LAURE BRIARD – Supertrama

Je suis très fan de Laure Briard, notamment de son dernier EP « Eu Voo ». Le portugais du Brésil, les vapeurs de Stereolab, ces choeurs Beach Boys : je craque. Elle poste régulièrement sur Youtube des vidéos qui racontent l’enregistrement, c’est très intéressant.

GOD HELP THE GIRL – Funny Little Frog

Majestueux! Je suis Belle & Sebastian depuis le début mais ce side-project de Stuart Murdoch m’avait conquis, je le réécoute volontiers. La mélodie, les cordes, le tambourin bien fort et réverbéré. A partir de 2 minutes, tu pleures de joie, tu t’envoles. Je me rappelle l’avoir écouté à sa sortie, en allant à un mariage en compagnie de ma soeur : champagne et Rothmans longues dans la bagnole, toutes fenêtres ouvertes pour se prendre la brise bretonne de plein fouet.

THE GO! TEAM – Bottle Rocket

Je les écoute volontiers en cas de flip existentiel, je les aime. Vus en concert plusieurs fois, je crois me souvenir qu’il y avait deux batteries. Le mélodica et l’harmonica façon Midnight Cowboy viennent tempérer le délire amphétaminé : tout ce que j’aime dans la pop, ce truc doux-amer sur la fragilité du bonheur.

CITIZEN HELENE – Stephen Fry

Une chanteuse anglaise découverte grâce à mon ami Franck Zeisel de Life Is A Minestrone. Par son entremise, nous avions partagé l’affiche au Pop In. Ses mélodies me bouleversent et dans ce titre, elle nous parle de Stephen Fry, un de mes acteurs anglais favoris. Il y a une pureté presque surnaturelle dans ses chansons.

5 disques pour toujours :

THE BEACH BOYS – Forever

Une chanson de Dennis Wilson, le batteur du groupe. Avec Be With Me, Little Bird et d’autres, il a écrit de belles pages de l’histoire du groupe. Sa belle gueule, la connexion avec Charles Manson, Pacific Ocean Blue, sa mort par noyade : ce mec me fascine. Je la joue souvent au piano pour me chauffer. En passant dans la pièce de musique, ma femme a cru l’espace d’un instant que c’était une compo : j’ai rétabli la vérité mais jubilais comme un paon.

THE VELVET UNDERGROUND – Beginning To See The Light

Tout me plaît ici : la grille, la structure, le chant exalté de Lou Reed, les lyrics, la batterie proto-kraut de Moe, la basse rebondissante: TOUT! Mon album favori du Velvet, écouté en boucle à Rennes puis en Suède où nous fêtions mes 20 ans avec mon pote Christophe. Nous vivions exclusivement sur un régime à base de marijuana et pizzas au kebab.

CHICO BUARQUE – Construçao

Encore une cathédrale. Cette mélodie, cette « construction »! Tu le prends comme un cadeau, un appel. Une intro assez classique et puis tu es emporté par le tourbillon des tambours et de l’orchestre. Et la dimension politique du titre bien sûr (1971, le Brésil est encore une dictature). Les arrangements de Rogério Duprat sont à tomber.

PAUL & LINDA McCARTNEY – Dear Boy

Paul au zénith : on entend toute la sorcellerie Beatles (les chœurs entremêlés, les couches de claviers : synthés de Paul Beaver du duo culte Beaver & Krause) et sa patte 70’s pré-Wings. Il se passe beaucoup de choses au cours de ces 130 secondes ! RAM est clairement l’album favori de Paul solo chez les musiciens, c’est un précis de songwriting. Dear Boy fut le dernier titre enregistré pour les sessions de l’album, quelques semaines avant la sortie.

LUCIO BATTISTI – Amarsi un po’

La version studio est déjà renversante mais quand Lucio la joue seul à la gratte à la télé, je me liquéfie. Ma belle-famille vit en Italie, on avait la chance d’y aller souvent avant la pandémie… Il y a tant d’émotions chez Battisti, je suis en train de lire sa bio en italien : je galère sévèrement mais je veux m’immerger!

Olivier Rocabois – Olivier Rocabois Goes Too Far
Label : Acoustic Kitty / Differ-Ant
Date de sortie : 2 avril 2021