10 albums en plus, sortis au cours du mois de mars 2024

Un mois de mars riche en sorties, diverses et variées, mais surtout de qualité. Voici une sélection de dix albums, peut-être passés sous les radars et qui méritent pourtant une belle attention. De l’électro de Logic1000 à la pop abstraite de Julia Holter, en passant par la soul de SiR, il y en aura pour tous les goûts.

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Logic1000 – Mother

Il aura fallu une maternité à Samantha Poulter aka Logic1000 pour trouver l’inspiration et la force de sortir son premier album, après des années de publications de titres et d’EP ci et là.Naturellement intitulé Mother, l’opus a de quoi donner une nouvelle impulsion à un début de carrière quelque peu cabossé par les aléas de la vie perso. Parcourant de fond en comble les méandres de la musique électro et plus particulièrement house, l’album est truffé de petits bombes redoutables, taillées pour les clubs. Si on retrouve une recette éculée, il se dégage tout de même une véritable énergie positive, très dance 90’s à laquelle il est difficile de résister.

Four Tet – Three

Autre album électro de haut calibre, le douzième opus solo de Four Tet. Les années passent mais n’ont aucune emprise sur les envies d’explorations musicales du musicien britannique, ce nouvel essai ne dérogeant pas à la règle avec huit belles plages électroniques où se percutent techno, dance, indie et collages sous couverts de drums efficaces. Encore une fois du solide.

Rosali – Bite Down

Enregistré en compagnie du band Mowed Sound avec qui elle collabore pour la seconde fois, le nouvel album de Rosali est une nouvelle ode à la folk américaine, la vraie.
Un peu blues-rock sur les bords, Bite Down est un modèle du genre où rien ne dépasse grâce à des musiciens chevronnés, parfait accompagnement à la douce voix de la tête d’affiche. Solide et agréable de bout en bout.

Homeshake – CD Wallet

Guitare lo-fi distordue, rythme downtempo, Peter Sagar dit Homeshake n’est pas l’ancien comparse live de Mac Demarco pour rien. On retrouve ce même goût pour le son cra-cra, saturé auquel il ajoute ici sur CD Wallet un peu d’électricité pour booster l’ambiance. C’est plutôt bien pensé et agréable même si les structures sont sensiblement les mêmes et finissent par se répéter inlassablement. Du petit lait pour les fans de ce mood lancinant.

SiR – Heavy

Quelques semaines – très exactement trois – après Schoolboy Q, l’écurie TDE repart au charbon sous pavillon R&B cette fois avec la sortie du nouvel album de SiR. Le bagage smooth soulful rap, bien que toujours sa signature, n’est plus l’unique rempart et laisse un peu de couette à d’autres univers, alternatif ou pop mainstream. Des items où il se montre tout à son aise et prouve qu’il a sans doute les épaules pour aller se frotter aux sirènes très grand public (ONLY HUMAN, BRIGHTER). Mais c’est lorsqu’il rend hommage à ses aînés (de Prince à D’Angelo, samplé d’ailleurs) qu’il est le plus fort, exemple sur un No Evil électrique incroyable ou un Nothing Even Matters.

Julia Holter – Something in the Room she Moves

Adepte d’une musique pop abstraite, avant-gardiste Julia Holter a une vision artistique aussi large que bien établie. Ce sixième album, plus lumineux et abordable que certains prédécesseurs, s’inscrit dans ce processus créatif qui ne se fixe aucune règle ni limite, et où seule l’inspiration a libre cours. On passe d’instrumentalisations grandiloquentes sublimes (Something in the Room she Moves, Evening Mood) à des compositions minimalistes voire expérimentales peut-être moins évidentes au gré des envies. Une œuvre entière, dense, d’une grande finesse.

Reyna Tropical – Malegria

La musique latine a le vent en poupe et on ne compte désormais plus la pléiade d’artistes émergents du genre et leurs déclinaisons. Mais parfois, certaines têtes sortent du lot par la grâce d’un biais, d’une trouvaille qui les distinguent de la masse. La compositrice basée à Los Angeles, Reyna Tropical fait clairement partie de cette caste avec ce mélange de rythmes sudam’ tropicaux (ça ne s’invente pas) et de beats électroniques groovy orientés club. Un cocktail solaire détonnant auquel il est impossible de résister.

Mannequin Pussy – I Got Heaven

Pour exprimer pleinement tout son potentiel, Mannequin Pussy a l’habitude de ne pas y aller par quatre chemins mais plutôt deux: l’énergie survoltée du punk ou l’introspection contenu sous tension de l’indie-rock. Sans jamais réellement choisir ni savoir lequel correspond le mieux à leur identité. Parfois même ils se juxtaposent l’un l’autre et c’est peut être sous cette convergence que le groupe trouve la meilleure voi(e/x) (Loud Bark, Sometimes).
John Congleton vient en plus apporter une touche « propre » à la production pour donner au disque une épaisseur un peu pop – toute relative – (Split Me Open).

Roc Marciano – Marciology

Boucles de samples lugubres et hypnotiques, flow lancinant, rap fumeux. Roc Marciano a inspiré de nombreux petits et a normalisé depuis un courant entier de l’underground avec sa signature si reconnaissable. Et pas grand monde peut se targuer de dépasser le maitre en la matière. Marciology vient servir de piqûre de rappel et propose une nouvelle salve de morceaux sombres aux beats vintage, ambiance PIMP et blaxploitation. Et ça fonctionne toujours aussi bien.

Haux – Blues Angeles

Folk-R&B ? Bedroom-pop ? Ce Blue Angeles navigue en Haux (haha) trouble avec une musique constamment en lévitation, douce, susurrée. A deux doigts de la somnolence par moment mais d’une beauté difficilement contestable. Du easy-listening pour jours de pluie, sous la couette, seul ou à plusieurs.

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