5+5 = Midget!

Nouveau projet du guitariste Mocke (Holden, Arlt), Midget! c’est aussi la découverte de la chanteuse,  Claire Vailler. A eux deux, ils forment un très bon duo dont le premier album »Lumière d’en bas » s’impose comme une évidence dans la chanson française de 2012.,  Et en cette fin d’année, ils viennent nous livrer chacun leurs 5 disques favoris de tous les temps.

Décembre 2012

5 disques pour toujours : Mocke

Eddie Lang and Lonnie Johnson – Blue guitares
le guitariste Eddie Lang qui a officié aux côtés de Bix Beiderbecke et de Joe Venuti a enregistré,  à  la fin des années 20 sous le pseudo de Blind Willie Dunn une dizaine de titres avec,  Lonnie Johnson, géant du blues rural de l’époque. le dialogue entre les deux guitares est d’une beauté renversante.

Television – Marquee Moon
Même si je ne l’écoute plus depuis longtemps, il serait injuste d’ignorer ici un disque que j’ai appris par coeur avant de le recracher sous diverses formes, le mimiquant jusqu’à  épuisement de l’auditeur et de moi même. Tom Verlaine est un maitre fugace mais prodigue

Elvis Presley – Sun Sessions
Le concept de grâce, bien galvaudé il est vrai, trouve une sorte de quintessence dans ces premières sessions,  enregistrées en trio avec Scotty Moore à  la guitare et Bill Black à  la contrebasse »Mystery train » ou »Blue moon » sont des joyaux à  chérir toute une vie.

Benjamin Britten – Peter Grimes
J.’ai eu la chance toute relative de ne découvrir la musique classique,  que sur le tard. Je me suis alors jeté dans ce puits sans fond avec passion et acharnement »Benjamin Britten fait partie, avec Messiaen ou Mahler, de mes engouements les plus tenaces. L’opéra de Peter Grimes représente pour moi l’équivalent musical du »Bruit et la Fureur »de Faulkner :, ,  intense, presque menaçant,,  sombre et lumineux à  la fois, captivant de bout en bout.

Thelonious Monk – Live at the 5 Spot Cafe
Voilà  un disque que j’ai écouté quotidiennement,  pendant plusieurs années consécutives sans parvenir à  m’en lasser.,  Les morceaux de Monk sont des chef-d’oeuvre d’architecture perverse.

5 disques pour toujours : Claire



Gabriel Fauré – Requiem

Je l’ai entendu pour la première fois lorsque j’avais 7 ou 8 ans, je crois que c’est là  mon premier souvenir d’émotion musicale, celui d’avoir été envahie par une vague de,  beauté, presque douloureuse. Le choeur mystérieux et feutré qui s’avance majestueusement dans une étrange lumière venue d’un autre monde, que j’ai toujours imaginé sous-marin, n’a depuis jamais cessé de réveiller, de façon presque mécanique, les émotions les plus profondes et les plus violentes en moi.

Chico Buarque – Construçà£o
L’album entier est merveilleux, mais c’est le morceau éponyme qui emporte tout sur son passage. Parfait du premier pas de guitare chancelante jusqu’au vacarme de l’effondrement final; voilà  un morceau où chaque note, chaque instrument qui entre, écrit le destin de cet homme, érige son histoire au même titre que les mots qui dansent, et volent d’un couplet à  l’autre. L’exemple le plus magistral de symbiose absolue entre la musique et les mots, un des plus beaux morceaux du monde pour moi.

Moondog – The Viking of Sixth Avenue
Le maître du paradoxe musical, qui réunit dans ses morceaux, de manière sorcière, un jeu savant, écrit, construit, d’harmonies et de contrepoints presque mathématiques, et une collection de thème entêtants, enfantins et naîfs

Mingus – ah hum
Pour les morceaux Fables of Faubus et surtout Good Bye Pork Pie Hat; écrit en hommage à  Lester Young. Une composition sidérante, une mélodie qui fait sa route au milieu d’harmonies cachées, de notes qu’on croit entendre et qui n’existent pas, un sommet.

Maxine Sullivan – Classics 1938-1941
La voix féminine qui me touche le plus; dépourvue de toute la technique et de tout le maniérisme qui sont normalement l’apanage des chanteuses de jazz (Billie Holiday exceptée !)