David Bowie – Blackstar

Retour en forme de David Bowie avec un album annoncé comme son plus étrange, Blackstar. Mais ce cadeau d’anniversaire pour les 69 ans du caméléon anglais s’inscrit pourtant bien dans la continuité discographique d’un Bowie qui se présente à nouveau sous son meilleur jour.

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Quand on est un monument comme David Bowie, chaque nouveau disque, bon ou mauvais, est forcément un événement. D’autant que ce Blackstar, précédé d’un clip éponyme intrigant et d’une réputation d’album « le plus bizarre » de la carrière de Bowie avait de quoi mettre l’eau à la bouche. Et il faut dire que ce 25e album du rockeur de 69 ans est plutôt à mettre dans la colonne des bons Bowie, voire des très bons.

Avec toujours le fidèle Tony Visconti aux manettes, ce Blackstar promettait donc du bizarre et de l’étrange, ce dont on pouvait douter vue la carrière de Bowie, ce nouvel album ne déçoit pas. Les deux premiers clips, Blackstar et Lazarus (titre utilisé pour la comédie musicale du même nom), avaient déjà annoncé la couleur avec leur mélange de rock, de soul et de free jazz passé à la moulinette électro pour hacher tout ça.

En revanche, pour l’auditeur qui connaît sur le bout des ongles la discographie du caméléon anglais, pas de quoi pour autant être décontenancé. La filiation de ce Blackstar est assez facile à établir. Nul besoin de remonter trop longtemps tant ses sonorités et son esthétique visuelle déclinée dans les deux clips font penser furieusement à Outside, paru en 1995 sous l’égide de Trent Reznor. Difficile aussi d’évacuer les échos de Station to Station (1976) pour les morceaux qui sonnent le plus soul ou à Heroes (1977) pour ceux qui privilégient un traitement électronique. On entend d’ailleurs plus la soul distanciée du Thin White Duke que les outrances de Ziggy Stardust dans cet excellent Blackstar composé de seulement 7 titres. Mais l’Anglais a beau s’en défendre, il s’agit bien d’un disque rock malgré ces influences multiples, même quand Bowie joue les crooners avec une voix toujours aussi suave.

Pour autant, il ne faut pas s’y tromper, avec Blackstar comme dans tout disque de Bowie, celui-ci ne ressemble à aucun autre malgré ces références évidentes. Il constitue en tout cas une excellente porte d’entrée pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la richesse de la palette bowiesque. Et oui, il n’y a pas que Let’s Dance dans la vie ! Il donne en tout cas envie de se replonger encore et encore dans ces sept titres denses et foisonnants. Comme si cet astre sombre pouvait être le dernier album de Bowie.

Julien DAMIEN

David Bowie – Blackstar
Label : Sony music/Columbia
Sortie : 8 janvier 2016