Tape Tum – The Night We Called it a Day

tapetum.jpgLes Belges de Tape Tum ont participé à  une compilation du fameux label Domino pour le non moins incontournable magazine Wire (ça c’est pour le côté hype). Ce même duo est soutenu par les légendaires post-rockeurs de Tortoise (ça c’est pour le côté , « crédibilité maximale »).

A l’image du groupe chicagoan, la musique de Benjamin et Lieven Dousselaere, est éminemment,  moderne, ;,  dans de (rares) moments, elle est dissonante, ; dans d’autres, elle est marquée par le jazz atmosphérique. Quand on a dit ça, on a tout et rien dit : on ne commence qu’à  entrevoir les arrangements mais sans en avoir effleuré la substance, c’est-à -dire les compositions de Tape Tum. Un morceau nous éclaire sur les fondements mélodiques du duo belge : Safety est une chanson portée par la pop mordorée des Beach Boys, le folk hippie d’America ou plus récemment Iron and Wine. Le titre a le mérite d’être présenté sans maniérisme aucun, c’est-à -dire,  dans une relative beauté nue et une rayonnante harmonie.

Ce qui ne sera pas le cas du reste de l’album. Car il faut le dire, Tape Tum cultive son originalité de forme, : le duo n’a pas son pareil pour triturer le son et déstructurer ses morceaux. Il aime aussi,  être en permanente évolution sonore en mettant filtres et effets sur ses instruments. Il pratique aussi l’art du collage et use (sans abuser) de programmations d’electronica un peu tordues et des claviers analogiques qui favorisent les basses profondes. Ce qui fait au final une sacrée révolution par rapport aux bases initiales.

On pourrait craindre que tout cela ne dénature la beauté originelle, ; pire que cela soit lourd et destructeur. Eh bien non, la musique passée par ce prisme moderne s’en trouve au contraire sublimée. Il faut dire que les voix sont de velours. Les guitares invariablement acoustiques ou électriques restent graciles en toute circonstance. Par ailleurs, le duo a dans sa manche deux atouts maîtres : des cordes et des cuivres qui viennent par moments élever le débat et magnifier la musique comme autant de bouffées d’air pur ou des envolés d’émotions durables. A ce titre, Tell me something touche au sublime. Avec ses cuivres sourds, son piano de concert et ses accords jazz, Yepepe s’apparente à  un voyage magique une nuit de pleine lune. Avec tout son attirail, Tape Tum parvient à  créer des oeuvres à  fort contraste (l’instrumental Marlene) ou des morceaux en forme d’aquarelles (Wheelchaired).

Quelle maestria pour un groupe à  ranger avec Grizzly Bear, Animal Collective ou Hood ! Sur l’étagère du haut. Très haut.

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Denis Zorgniotti

Label / Distributeur : Kimi records / La Baleine
Date de sortie : , 23 juin 2010

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