The Singing Loins – Stuff

TheSingingLoin_Stuff_.jpgIl y a des groupes qui font le buzz et d’autres qui suivent tranquillement leur route tout en sachant qu’ils ne rencontreront jamais le succès. The Singing Loins est de ceux là , un vrai groupe d’outsiders. 20 ans d’existence sans le moindre hit mais une dizaine d’albums d’une inestimable folk-punk, débridée et fière à  bras. A vous donner envie de boire une Guinness, d’autant plus que derrière la rusticité des arrangements émergent des mélodies subtiles.

Emmené par Chris Broderick (voix), Chris Allen (guitare, harmonica) et Rob Shepherd (banjo, mandoline et accordéon), The Singing Loins (littéralement : »les Echines chantantes ») est bien le genre de groupe à  ne pas faire la couverture des magazines. Le groupe s’était dissous en 1999 pour finalement se réformer en 2005 : l’envie de faire de la musique était sans doute trop forte pour ces Good Fellows.

N’appartenant à  aucun mouvement, à  aucune mode, le trio pratique à  sa manière une folk originaire du delta de Medway, région de l’est de l’Angleterre oublié de l’industrialisation mais aussi du rock critique. Ce dernier doit certainement avoir du mal à  cerner parfaitement The Singing Loins, trio entre-deux ne s’inscrivant pas totalement dans la filiation typique de ce folk-blues , embaumé à  la bière et chanté d’une voix marquée. Le trio n’est pas la version anglaise des irlandais de, The Commitments et ne ressemblent pas non plus aux, Pogues. , Les instruments typiques sont , là  (avec parfois John Forrester à  la contrebasse) mais la palette proposée par The Singing Loins dépasse le cadre de la musique de pub et peut être vu comme un copain de chambrée des Levellers.

Dans Stuff, il y aura donc un vrai folk à  la saveur locale, avec des moments tristes et blues et d’autres nettement plus enjoués à  vous donner envie d’esquisser quelques pas de danse. Dans le genre, le trio marque déjà  sa différence par une surprenante finesse de ton que ce soit sur un mélancolique All her life ou sur Another folk song about death, qui, s’il ne perd pas sa chair juteuse, est avant tout un excellent titre de pop cristalline., Sur Stuff, il y a aussi un Where’s my machine gun ? qui, comme son nom l’indique, attaque à  la mitraillette un genre souvent trop sage. Plus étonnant, Dying for your love se pare d’un habit de guitares Sevillanes (un peu comme Cure à  l’époque de The Blood). Mais plus étonnamment sur Friendship, for once ou Running away from home,, les mélodies évoqueront l’écriture des Smiths. Un Smiths mitonné de manière, roots et acoustique évidemment mais l’écriture musicale est bel et bien de ce niveau. La voix de Broderick va dès lors chercher ses accents les plus doux et les plus soyeux. Grattez l’apprêt rustique et vous découvrez un coeur pop des plus finauds.

Sans prétention aucune, ce Stuff au nom bien modeste réussit ce que bons nombres de groupes à  la mode tentent en vain de créer : une musique personnelle, efficace et sensible. Sur ce, je vous laisse, je vais me rafraîchir le gosier avec une pinte bien fraîche.

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Denis Zorgniotti

Label / Distributeur : Damaged Goods / Differ-ant
Date de sortie : 28 février 2011

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