Amélie, Hundreds, The Cesarians, Duster 71, Mashrooms, Diane and The Shell, The Lovely Savalas, This Will Destroy You, Kakkmaddafakka,, Love Motel,, Morning Teleportation, Kid Bombardos, Kissinmas
AMELIE – Love Full of Hands (EP)
Avec cet EP, assistons nous à la naissance d’un vrai groupe derrière Amélie ? On connaissait la jeune femme souvent bien entourée (notamment de Thomas Mery pour son deuxième album) mais là , elle passe à la vitesse supérieure : Eric Pifteau des Little Rabbits à la batterie et Pierre Jacqmin de Venus à la basse. Beau casting et perspective d’arrangements plus amples, ce qui est le cas notamment de »Run, Run, Run » rehaussé de la trompette de JB Petit, troisième larron de la bande à Amélie. L’univers folk minimaliste s’en trouve tout chambardé. Love full of hands est à la fois plus pop et plus iconoclaste que ces prédécesseurs. Une petite fanfare lofi et barrée, c’est possible ? Oui avec »Lost seasons » ! Un petit groove minimaliste basse-glockenspiel ? Mais oui pardi avec »Hands full of Love » ! Une friandise pop sixties pleine de »badapap » »ouh wah ouh » et de claquements de main aussi avec »Good bye quiet river ». Et si vous aimez Amélie dans ses plus habituels atours à la Joanna Newsom, il vous reste le touchant »Wind’s voice« . Amélie et, sa voix de chat effarouchée de cartoon, égale à elle même et même un peu plus. Album prévu en septembre. (4.0) Denis Zorgniotti
Ohayo records / Believe digital / Février 2011
HUNDREDS – Hundreds
On ne sait pas trop quoi penser d’Hundreds, premier album éponyme d’un duo fille-garçon (Eva et Philip Milner, à la ville soeur et frère) qui en rappellera un autre : Everything but the Girl. La paire anglaise était tombée dans l’électronique au milieu des années 90, proposant quelques jolies mélodies plongées dans le creuset des machines et des programmations. On hésitait entre célébrer de belles harmonies admirablement produites (pour l’époque) et regretter le côté soupe variété internationale qui faisait de EBTG un habitué de Fun radio et autre NRJ. Avec le duo allemand, on revit le même genre de dilemme. Le son a bien suivi la tendance actuelle ayant intégré les apports de l’électro minimaliste allemande mais sur une bonne partie du disque, Hundreds tombe dans des compositions lisses à la séduction un peu facile, limite mauvais goût (« Grab the sunset« »hppy virus« »let’s write the streets » ou pire »song for a sailor » au refrain pas si éloigné de Lady gaga). En clair, la forme pourrait parfois évoquer Lali Puna mais le fond transporte avec lui un pénible côté variétoche., Cet aspect »musique commerciale » se traduit aussi dans la voix d’Eva, chanteuse douée dont on ne sait plus si le timbre est charmeur ou sans personnalité., Dans les meilleures moments du disque, abandonnant quelques trucs un peu racoleurs, Hundreds se rapproche un peu d’un autre duo, Herbert associé à Danis Siciliano sur »Bodily functions« . La musique se fait dès lors plus nuancée, plus intrigante et aussi plus touchante ;, sentiment que l’on a raisonnablement pour »solace« »Machine« »I love my harbour » et surtout pour »Wait for my raccoon » . Sur ce dernier titre, Eva joue à la fildefériste sur des programmations organiques ; cela ferait presque oublier tout le reste. Presque… (2.0) Denis Zorgniotti
Sinnbus BLN / Differ-ant / Avril 2011
THE CESARIANS – I’m with god (EP)
Pour son nouvel EP, The Cesarians a mis les plats dans les grands : une vraie pop orchestrale rappelant les grandes moments de Scott Walker, Divine Comedy ou My Life Story (« I’m with god« ). On avait connu les Anglais plus aventureux mais il faut avouer que ça a de la gueule. Mais dès le deuxième titre de l’EP, le groupe formé notamment de la pianiste Justine Armatage (ex Christian Death et Luke Haines ‘ Baader Meinhoff) fait souffler un vent de folie sur ces belles harmonies. La violence explose sous »In your house » et profitant de son chanteur-interprète Charlie Finke, The Cesarians refait pleinement remonter à la surface son côté cabaret années 20 dans une version rock et débridée (« Worst Thing« ) ou dans un moment de pure mélancolie bucolique qui évoque aussi les romantiques Anglais (« Schoolyard« ). Difficile de situer The Cesarians sur une carte qu’elle soit géographique, temporelle ou musicale. D’ailleurs, cet EP se termine sur un texte écrit Jan Noble (batteur et poète) et, lu en italien (le disque a été enregistré à Pescara, Italie) par l’ami de label Antonio »Jester at work » Vitale. On n’est plus dans la musique mais dans la poésie. Un groupe à part, je vous dis ! (3.5) Denis Zorgniotti
African tape / twelve records / Orkhestra International / Mars 2011
DUSTER 71 – Size does matter
Duster 71 pourrait reprendre à son compte l’accroche de leurs amis de Firecrackers : un hommage à tous les groupes qui font Yeahhh (avec au moins 3″h »). Chaînon manquant entre The Kinks, MC5, The Rolling Stones, The Hives ou Dr Feelgood dont ils reprennent »she does it right » les Grenoblois emmenés par le Montréalais Rémi Villeneuve (par ailleurs membre honoraire de Jose and The Wastemen) aiment le rock à guitares, le vrai, le pur, celui qui sent la sueur, la bière et les amplis (à lampe) surchauffés ! Duster 71 est à l’aise dans l’exercice ne relâchant pas l’intensité de sa musique sur douze titres incendiaires et sans concession. De ce pur moment de rock’n roll, on retiendra, « Slide » sorte de rock Stonien assaisonné à la sauce bayou, et »The Chosen one (I ain’t) » qui lance aux trousses d’une basse groovy un Farfisa bien sixties., Mieux produit que son prédécesseur (le déjà frondeur « Go Baby ! Go ! Go !« ) dans le genre rentre-dedans, »Size does matter » a été mixé par Ludo Zefish de Virago et masterisé en Suède par Peter in Debetou (The Hives). Pas franchement nouveau, mais dans le genre, Duster 71 fait plutôt bien le job. Toutefois, le groupe n’a, pas encore pondu LE morceau qui tue. Mais cela ne saurait tarder., (3.0) Denis Zorgniotti
Overdrive Production / Mosaic Distribution
MASHROOMS -s/t
Avec Mashrooms, on pouvait craindre une musique boursouflée. Un trio de musique chambre associé à un rock à guitares couillus, cela pouvait devenir pompier, pompeux et néo-classique. Heureusement, avec ces Italiens, on est nettement plus proche de Godspeed You Black Emperor et de Sonic Youth que de Within Temptation. Les guitares appartiennent bel et bien à la famille de la noise et de l’indie rock (et non au métal) ; l’album est en large partie instrumental et de fait – et pour le reste aussi d’ailleurs, toute emphase possible a été sainement évacuée. Mashrooms propose des constructions musicales totalement maîtrisées, rythmiquement abouties où les passages atmosphériques font place à des moments plus agressifs dans une parfaite évidence. Le violon et le violoncelle apportent un grain de sel original à la musique, à fortiori quand le violon devient lui même l’élément perturbateur face à une guitare ronronnante (« Szela« ). Même sur un titre chanté proche dans l’esprit de Sebadoh, les Italiens arrivent à trouver un son qu’il leur est propre avec un étonnant piano de concert lâché au milieu dans une cage aux lions (« Damn right« ). En plus, l’album, aussi riche soit-il, ne contient aucun morceau interminable. Magic Mashrooms ! (4.0) Denis Zorgniotti
Wild Love records / Avril 2011
DIANE AND THE SHELL – Barabolero
La bizarrerie du mois. Quatre musiciens de Catane, Sicile reprenant des mélodies issues des Balkans, de la musique traditionnelle italienne ou des BO de western spaghettis mais jouées à la manière d’un math rock toutes guitares dehors. La musique barrée des Italiens évoque l’ambiance des processions religieuses empreint de farce, d’humour noir et de macabre, évidemment éclairée d’une manière inédite et rock., Allant toujours à cent à l’heure et aimant les sonorités aiguës (crissantes ou crispantes, on ne sait pas très bien), le disque étonne, séduit un temps et lasse vite. Pris dans ce prisme univoque, tout finit pas se ressembler et cela gomme les aspérités des genres initiaux. John Mc Entire, qui en a vu d’autres, est au mixage, sans que cela ait une quelconque influence sur la marche de Diane and The Shell. Le dernier titre en forme de synthé pop minimaliste apparaît comme un oasis de tranquillité. Original mais un peu fatiguant. (2.5) Denis Zorgniotti
THE LOVELY SAVALAS – Pornocracy
Impressionnants, les Italiens de The Lovely Savalas ont réussi à réunir sur leur disque, Nick Olivieri, (Queens of the Stone Age, Kyuss), Scott Mc Loud (Girls against boys) et Martyn Lenoble (bassiste de Porn for Pyros), soit trois ténors du rock américain. Mais même sans ces présences qui en imposent, Pornocracy est un disque qui impressionne, renvoyant au meilleur du rock américain époque Faith No More, Jane’s Addiction, Tool ou Alice in Chains. Pas nouveau tout ça mais du solide, du carré, des refrains fédérateurs et une qualité des mélodies qui font qu’on se laisse littéralement attraper par le disque. Et puis, The Lovely Savalas se révèle plus fin qu’il n’y parait au premier abord ; la douceur d’une flûte ou l’arrivée inopinée d »un saxo free notamment apporteront même une touche d’originalité à une musique par ailleurs calibrée »Armadillo » séduira même les fans du Radiohead d' »Ok Computer ». Dernière surprise, un »Effet Domino » chanté en Français comme un ultime appel du pied pour attirer le public hexagonal. En espérant que tout cela soit suivi d’effet.
(3.5) Denis Zorgniotti
Above Ground / mai 2011
THIS WILL DESTROY YOU – Tunnel Blanket
Pour fans de post-rock. Derrière ce nom peu engageant se cache un quatuor texan qui sort avec Tunnel Blanket son deuxième album. Toute la panoplie du genre est bel et bien là avec de (très) longues montées en intensité, des explosions sonores et de plages ambiantes où les guitares se transforment en nappes synthétiques. C’est musicalement pas mal mais après Tortoise, Mogwai ou Explosions in the sky, il est difficile de se passionner pour un album aussi conformiste et manquant cruellement de folie ou d’imagination. Au final, »Tunnel Blanket »n’apportera pas de réelle valeur ajoutée au genre et se révèlera un peu ennuyeux. Je corrige donc : Exclusivement pour fans de post-rock purs et durs.
(2.5) Denis Zorgniotti
Monotreme record / Mai 2011
KAKKMADDAFAKKA – Hest
En dépit d’un nom de groupe à coucher dehors (en fait »Cock Mother Fucker » en sabir norvégien), je me précipite sur cet album car il est produit par Erlend à˜ye de Kings of Convenience., Frais, sympa, pop, ces Norvégiens envoient à tout va des ondes positives ! Après un Hest en ouverture, sec et new wave à la manière de Jeremy Jay, ils surprennent leur monde en ouvrant leur musique à des rythmiques ensoleillées (salsa, ambiance africaine, reggae), : KMF (c’est plus court) fait dans la pop exotique avec un petit côté, ABC, Wham ou Kid Creole ! Ce qui peut faire craindre le pire…qui n’arrive heureusement pas : KMF sait quand même se tenir, ! Parfois, c’est un peu raté (« Your girl« »touching » ou la salsa rockisée de »Heildelberg« ), parfois c’est plus réussi (« Make the first move » sur les traces de Paul Simon). Sur »Is She » les Norvégiens sont même en état de grâce avec une mélodie imparable. Un vrai album d’été…qu’on aura oublié à l’automne. (2.5) Denis Zorgniotti
Whitest Boy Alive / Differ-ant / Juin 2011
LOVE MOTEL – We are you
Dans la patrie de Giorgio Moroder, il était normal qu’un Suisse retrouve la source originelle de la disco électronique de la star helvétique des années 70. Sauf qu’entre-temps, New Order et Chemical Brothers sont passés par là , les premiers donnant des contours new wave à la musique de danse et les seconds, plus d’épaisseur au son et ça, Love Motel l’a bien compris., « We are you » est donc rempli de tubes sérieusement addictifs qui rappelleront fatalement Out of Control, le morceau étalon de Chemical Brothers emmené par la voix et la guitare de Bernard Summer de New Order. Logique donc. Le Genevois adjoint à sa musique une galerie de voix féminines diaphanes donnant son lot de jolies harmonies à une musique diablement efficace. Sur »Neda (Never die again) » titre hommage à la martyre de la cause irannienne, le Suisse abandonne toute envie de dancefloor pour se concentrer sur une ballade aux relents gothic. Preuve a contrario que le Suisse doit en rester à ce qu’il sait faire : de la bonne disco new wave qui dispense une saine énergie sans volonté de message. (3.5) Denis Zorgniotti
Poor records / Kudos records / Mai 2011
MORNING TELEPORTATION – Expanding anyway
Pour leur premier album, les Américains de Morning Teleportation n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère ! Un album long, ambitieux, riche et foisonnant d’idées sur les traces de Modest Mouse, Vampire Week end ou Devendra Banhart. Psychédélique dans l’âme, »Expanding anyway » alterne moments luxuriants débordant largement de la bulle folk-rock (avec des rythmiques world, une fanfare effervescente ou enrobé de synthés analogiques) et passages d’une pureté mélodique restituant une beauté virginale (« daydream electric storm« ). Totalement débridé, libre dans sa tête et somme toute assez génial,, Morning Teleportation accouche de drôles de chansons touchantes à la fois frustes et sensibles ; avec eux, la rusticité n’a jamais été aussi branché (« Banjo disco« ). La présence vocale de Tres Cocker, dans un timbre proche de celui de Sharko, n’est pas aussi étrangère au charme étrange qui émane de ce disque un peu tordu. Déjà un grand groupe ! (4.0) Denis Zorgniotti
Glacial Pace / Differ-ant / Avril 2011
KID BOMBARDOS – Sundays (EP)
Au début, on avait pris Kid Bombardos pour un nouveau groupe de blanc-becs têtes à claques. La faute à , leur jeune age. Et on avait dû se rendre à l’évidence : ces Bordelais n’étaient pas un énième BB Brunes, Second Sex ou Naast, ces jeunes lycéens avaient du talent. Après un bon premier EP »Round the Bend » Kid Bombardos est donc une déjà valeur sûre dans un style oscillant entre The Smiths et The Strokes. Cinq petits titres (EP oblige) mais de bonnes choses justement, alliant finesse, élégance et une efficacité mélodique de vieux briscards »Sundays » devrait leur ouvrir un peu plus les portes de la renommée, y compris à l’étranger, en attendant l’album de la consécration en octobre 2011. C’est tout ce qu’on leur souhaite car Kid Bombardos le mérite amplement., (3.5) Denis Zorgniotti
Sober and Gentle / Sony / Mai 2011
KISSINMAS – Regrets (EP)
Et dire qu’un des plus sûrs amoureux de brit-pop est à chercher du côté de Clermont-Ferrand ! Plus Blur ou Supergrass qu’Oasis (un bon point), les Kissinmas commencent à faire leur trou EP après EP, en passant par de bonnes participations à des compilations. Le quatuor ne ménage pas ses efforts, y compris musicalement où le groupe n’est pas avare en guitares accrocheuses et en claviers conquérants. Force est de reconnaître à Regrets, le titre, un sens inné de la mélodie qui fait mouche et une force d’impact qui pourra permettre aussi d’esquisser un petit pas de danse. La production en béton armé de Denis Clavaizolle n’est pas étrangère à l’aspect »tubesque » d’un morceau qui rivalise avec les cousins Bordelais d’Adam Kesher. Le reste est plus cousu de fil blanc avec un groupe qui affiche un savoir-faire évident, à défaut d’une vraie personnalité. La musique de Kissinmas n’est pas nouvelle, ils le reconnaissent volontiers sur le 80’s »Old wave » (comme son nom l’indique) et sur le très Beatles, »Cliché » (comme son nom l’indique-bis), mais cet EP remplit son objectif : faire passer un bon moment d’une pop énergisante et mélodiquement réussie. Album à suivre à la rentrée. (3.0) Denis Zorgniotti
Sophiane productions / Mai 2011
Pour kissinmas je suis sur le …. littéralement, car on me l a fait écouter dernièrement, je ne savais meme pas qu’ils étaient de clermont