This Quiet Dust – This Quiet Dust EP

Nouveau projet de Watine, This Quiet Dust, réalisé avec Paul Levis, célèbre la poésie d’Emily Dickinson : une folk venue d’un désert finalement luxuriant, empreinte de mélancolie et de fantaisie.

Le nom de projet rappellera The Desert Sessions et ce n’est pas une coîncidence puisque, à  l’instar du collectif initié par Josh L’Homme, This Quiet Dust est appelé à  évoluer quant aux membres qui le composent. Pour ce premier EP, il s’articule autour de Watine et de Paul Levis auxquels s’ajoute le multi-instrumentiste Arnaud Delannoy. Il est d’ores et déjà  appelé à  se décliner en plusieurs chapitres : un EP 7 titres disponible aujourd’hui ; en août, un 45 Tours avec 3 inédits ; un nouveau, clip dans la foulée et un album 9, titres avec des bonus, encore mystérieux en octobre. The Quiet, Dust déploie lentement, l’étendue de ses ailes., , Et à  l’avenir, qui sait qui pourra rejoindre le groupe : comme ils le disent eux-mêmes, This Quiet Dust est ouvert à  tous les vents. Tout comme, ce premier disque célèbre la poésie d’Emily Dickinson ;, la suite, non écrite -non imaginée même -, , sera sans doute différente.

Disque de folk, reprenant les textes de poètes anglophones, on a déjà  connu ça ;, notamment avec Carla Bruni et son No Promises – qui mettait en musique des poésies de Dickinson justement mais aussi Yeats, Dorothy Parker et d’autres. La comparaison s’arrête là , en dépit d’un rapprochement évident à  faire, sur , l’esprit du projet et le genre choisi pour le mettre en musique. Bruni cherchait la simplicité et le naturel ; , chez This Quiet Dust, c’est un peu plus compliqué…

Watine a toujours cherché des collaborateurs. Que ce soient des musiciens bien sûr, des remixeurs ou des producteurs donnant une vraie direction artistique et une couleur précise à  la musique. Pour les deux derniers albums de Watine, c’est Nicolas Boskovic qui avait joué ce rôle, travaillant les textures et les habillages pour faire entrer les compositions de la musicienne dans un autre monde. Pour This Quiet Dust, c’est Paul Levis, musicien connu pour ses compositions pour le théâtre,, qui reprend le flambeau et ajoute même une corde à  son arc. Dans ce projet, en effet,, Watine« se contente » d’être interprête d’une musique composée par Levis, sur des textes écrits par Emily Dickinson. Elle le fait d’ailleurs bien ; sa voix posée, proche de la parôle, se prête parfaitement à  l’exercice, : , les mots de la poétesse, parfaitement audible, sont bien mis, en avant ; l’hommage qui lui est rendu est particulièrement digne et respectueux. Tout en étant créatif.

Là  où Boskovic mélangeait habillage électronique et sonorités plus organiques, Levis fait plutôt le pari d’un prédominence de l’acoustique, seulement rehaussé ça et là  d’un Wurlitzer ou d’une guitare qui s’électrise. Cet attirail instrumental change l’aridité de la folk en musique luxuriante. Comme le désert où l’on se demande qui peut bien vivre là  et qui cache en son sein une multitude de formes animales. Dans The Quiet Dust, il ne faut pas aller chercher bien loin les traces de cette vie cachée. Le disque exhale des parfums d’instruments à  vent (clarinette, bugle, flûtes…), des bouquets de cordes en tout genre (guitare, ukulélé, violon), un florilège de percussion bigarré. Cette vie musicale éclate au grand jour sur des vrais moments qui vous emportent (Further than arm could stretch, This Quiet Dust). Parfois,, ce fourmillement, sait se montrer plus discret. L’univers de notre trio rappellera donc le bigarré de Moriarty ou, de Misophone, avec des sonorités étranges, , tout en restant dans une, tonalité mélancolique qui n’aurait pas déplu à ,  PJ Harvey ou Elysian Fields. Le disque hésite toujours entre ces deux sentiments et trouve en cela sa vraie personnalité.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 28 mai 2013
Label : CatGang / ELV Music

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