Balbec – Two Sides To Every Story

Rod Stewart écrivait Every picture tells a story dans un de ses albums les plus fameux. Quelle est donc l’histoire que veut nous raconter Balbec dans son dyptique Two Sides To Every Story ?

L’on peut, se réfèrer aux deux sanguines qui s’affichent sur chaque face du CD. Deux images d’innocence saccagées par, les coups ;, deux petites filles, jolies et, sereines, mais, en sang, : serait-ce là  le symbole même de la démarche musicale de Balbec ?

Le groupe existe depuis presque 10 ans, à  l’ombre des labels et des médias, même si les Parisiens ont su attirer dans leur sillage quelques plumes convoitées (Magic par exemple). Il revient aujourd’hui avec son album le plus ambitieux. De part sa longueur (un double CD, on ne voit pas ça tous les jours a fortiori pour un groupe dit »autoproduit »). De part aussi son nom,, sa division, en deux parties (Myth of Truth / Truth of, , Myth),,  ses thèmes à  rechercher dans la littérature et la mythologie, ses visuels même. Tout cela participe, à  faire de, cet album une sorte de manifeste pour un rock exigeant, intelligent mais toujours accessible.

La disque s’ouvre sur, , Echoes of a Dead Heart qui résume en 4′ minutes tous, les ingrédients que nous retrouverons disséminés sur les, quinze morceaux suivants : des mélodies indie-rock, un mariage de voix mixtes finalement douces (comme ces visages d’enfant…On y revient), des, intermèdes aussi frais et fleuris, qu’un printemps en Toscane,, , mais aussi des passages rythmiquement indomptés et des purs accès de folie, qui peuvent arriver aussi, soudainement que violemment (le sang qui coule du nez, de la bouche). Balbec, a sa petite personnalité, et il ne faut pas trop le titiller là  dessus., Les cinq ont aussi cet esprit à  vouloir rester libre, de leurs envies et de leurs mouvements.

Le reste du disque -le meilleur – finalement déroule tranquillement et trouve une voie, , de séduction, parfois fine comme le chat d’une aiguille.,  Isabelle Ledru (réincarnation vocale d’ Harriet Wheeler des Sundays), , Gabriel Bareux et Stéphane Donic s’amusent à  des joutes vocales, faîtes de, douceur, d’harmonie, et d’affrontement. Les guitares passent de la saturation à  un son clair en un battement de cils. La distorsion menace à  chaque instant des accords caressants. Avec tout ça, on se dit que Balbec a parfaitement intégré l’univers d’un Pavement ou d’un Sebadoh, parfois, post-rockisé à  la manière d’un Mogwai (Herd by the Horns, leur take me somewhere nice à  eux, en plus ardent). Les ruptures de ton, l’inventivité de la batterie aussi mais les mélodies sont toujours bel et bien là , éclatantes. Car Two Sides To Every Story, n’est composé, que de Rocksongs. Des vraies, des bonnes, des belles.

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 9 septembre 2013
Label : Autoproduction

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