Megadeth – Rust in Peace : Thrash Nostalgie

L’un des plus grands albums de Thrash Metal de tous les temps est sorti en 1990 : Il s’appele Rust in Peace et il est l’oeuvre de Megadeth ! Souvenirs, souvenirs…

C’est en 1990, que va tomber comme une énorme burne dans le potage de ta grand-mère l’un des plus grands albums de Thrash de tous les temps (Le meilleur, pour votre serviteur !). Megadeth décide de hausser le niveau et siffle la fin du game. Dave Mustaine va enfanter nombre de riffs monstrueux, tétanisants, qui vont marquer le Metal à tout jamais, tandis que Marty Friedman vient passer la seconde couche en revisitant avec une virtuosité hors-norme le solo Thrash trop souvent prévisible. Avec cet album, Megadeth se hisse au plus haut du genre Metal et permet même à Mustaine de faire la nique à ses anciens collègues de Metallica. Dans les dents !

C’est un album de chevelu.

C’est une galette qui pue les 90’s et sa cohorte de souvenirs adolescents plus ou moins dégradants. Des premiers poils de barbe au premier vomi de bière.
C’est de la rébellion contre l’ordre établi.
C’est vouloir faire peur avec des cheveux longs, des vestes en jean et des boutons plein la gueule, sans se rendre compte que ce n’est pas la peur que tu engendres mais un gros rire moqueur.

Saloperies d’adultes !!

Mais ça tu t’en fous. T’as raison, t’es sûr de ton fait. Ta révolte intérieure fait sourire ta famille.
Tu as beau ne pas te laver, empester la bibine à des kilomètres à la ronde, sortir dans la rue avec des monstres ensanglantés patchés un peu partout sur ta veste en jean déchirée, tu restes la pupuce à sa maman qui doit penser à foutre sa saloperie d’écharpe pour pas choper d’angine.
PUTAIN !!! MERDE !!! Et ma révolte, putain !!??
A part surprendre deux ou trois vieilles aux arrêts de bus avec ta tignasse d’épouvantail et ton faux air méchant, tu restes moins impressionnant que Pierre Palmade et son époque brushing de cinquante centimètres collé sur sa tronche d’autruche bisexuelle.

Tant pis ! Si c’est pas tes cheveux crades et tes cinquante cinq kilos qui vont leur faire peur. Ce sera autre chose. La musique par exemple.

Puis ce sera pas trop difficile.
Entre la discothèque fanée de ta génitrice, composée de vieux Franck Alamo et ses dents de serial killer, deux ou trois Cloclo époque « pré » paillettes et costards roses ou un Richard Anthony dont tu te demandes encore comment il a pu entendre siffler le train avec la tonne de poils qui lui sortent des esgourdes ? L’affaire va être vite réglée.
Tu fais le tour de ta discothèque perso encore en devenir… Mmm… ouaais…
AC/DC ? Mouais pas mal.
Metallica ? Sympa.
Slayer ? Ça pourrait le faire.
Megadeth ?? Rust in peace ?? Bon sang mais c’est bien sûr !!

Ton dernier achat en plus, ta dernière beigne en plein cigare.
Cet album il t’a latté les bollocks, manquerait plus qu’il latte pas les roubignolles à ta mère !
Premier titre du skeud : Holy wars…The punishment due. Un putain d’attentat perpétré en plein dans tes cages à miel avec pour seule arme un mur d’amplis Marshall poussé à bloc.
Et ça continue de plus belle !
Une ribambelle de titres survoltés, explosifs. Des riffs « bigger than life », que même Metallica n’a jamais osé, ou n’a jamais su faire.
Une rythmique qui ferait bander n’importe quel soliste avec : Poison Was The Cure (accroche-toi à ton slip !).
Des solos tombés du ciel (Tornado of Souls notamment), comme une pluie de notes te coulant délicatement dans le conduit auditif.

Marty Friedman fait l’amour à sa gratte et c’est toi qui a un orgasme.
Dave Mustaine te fait saigner des feuilles et te fais tomber les chicots dès qu’il aligne deux mots d’affilée avec cette voix plus proche d’un coup de craie sur un tableau que d’une tessiture humaine, mais tu t’en fous. Il reste et restera l’un des plus grands forgerons de riffs métalliques de tous les temps.
Nick Menza (batteuse) et Dave Ellefson (basse) tiennent puissamment la baraque comme les fondations de pierres tiennent les cathédrales.
Trash Métal, speed, tout y passe..

Une symphonie de guitares saturées et de breaks de batterie interminables.
Une technique implacable qui tient à distance les imitateurs médiocres et autres pâles copies à cheveux longs.
Un monument du Metal. Megadeth accouche d’un monstre qu’ils ne pourront plus contrôler et qui bouffera le style dont il est issu.
Rust in Peace restera le dernier et le plus grand album de Thrash de l’histoire ; faute de concurrents restés en vie après ce missile auditif.

Quant à ma mère ? Boârf ! :
« Éteins ta musique de sauvage, on va dîner Pupuce !! »

Renaud ZBN

MegadethRust in Peace est sorti le 24 septembre 1990 sur Capitol Records.