Une sélection de 10 polars pour votre été 2023

L’été, c’est souvent la saison du polar ! L’occasion de se pencher sur quelques fameux romans parus durant ce premier semestre 2023. Voici 10 polars, thrillers ou romans noirs dans des genres et des styles très variés, parus entre le mois de janvier et le mois de juin 2023.

Sélection de polars pour l'été 2023

L’enquêteur agonisant, de Leif GW Persson

L'enquêteur agonisant,

Peut-on mener à bien une enquête policière sur des faits s’étant déroulés vingt-cinq ans plus tôt ? Mieux encore (ou pire, si l’on veut), a-t-on la moindre chance de débusquer le coupable lorsqu’on est soi-même cloué chez soi par les suites d’une grave attaque cérébrale et par la menace d’une crise cardiaque fatale ? Rien n’est impossible à Lars Martin Johansson, légende de la police suédoise qu’il a dirigée jusqu’à sa retraite, lui dont on raconte qu’il « voit derrière les coins ». D’un auteur suédois célébré dans son pays mais encore peu connu en France, voici un polar différent : au-delà du sérieux de l’approche ‘policière », ce roman qui se dévore comme peu de polars scandinaves ces derniers temps bénéficie d’un humour corrosif et d’une vision critique du fonctionnement de la police et de la justice suédoise. Addictif et mémorable ! (Rivages / Noir – 448 Pages – 25€) (chronique complète)

Sarek, de Ulf Kvensler

Sarek couverture

Lorsqu’on affronte les dangers de la montagne dans un isolement total, ne pas avoir confiance en l’un de ses partenaires de randonnée peut s’avérer mortel. Jacob, le nouvel amoureux de Milena, qui s’est joint de manière impromptue à la randonnée qu’Anna, son mari Henrik, et leur amie Milena s’offrent chaque année à travers les montagnes du nord de la Suède, se révèle rapidement être un pervers narcissique du plus bel acabit. Et peut-être même un véritable psychopathe ! Sarek est un à peine un polar scandinave, mais plutôt une descente infernale dans une paranoïa extrême qui phagocyte peu à peu la réalité. Un livre obsédant, qui fait basculer tous nos repères. (Éditions La Martinière – 528 pages – 22,00€) (chronique complète)

Bois-aux-Renards, de Antoine Chainas

Bois-aux-Renards de Antoine Chainas

Un roman noir étrange et singulier, un récit tortueux qui surprend sans cesse le lecteur qui a osé s’y aventurer. On y suit Anna, une fillette pas tout à fait comme les autres, obligée de fuir dans les bois pour échapper à Yves et Bernadette, un couple de tueurs en série qui sillonne le sud de la France en camping-car. Perdue, Anna rencontre bientôt une étrange vieille femme qui vit seule au milieu de la nature. Quant à Yves et Bernadette, égarés, eux aussi, ils sont accueillis par une communauté coupée du monde, des hommes et des femmes d’un autre temps, fascinés par les mythes et les légendes de ce coin perdu… Porté par une écriture sublime, précise et poétique, le roman progresse lentement, accélère parfois brusquement. La violence est là, partout : sourde bien souvent, elle éclate ailleurs et nous laisse sidérés face à un roman d’une ambition folle. (Gallimard – 528 pages – 21€)

Six versions, tome 1. Les Orphelins du Mont Scarclaw, de Matt Wesolowski

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À ceux qui pensent que le polar est genre sclérosé, incapable de se renouveler, on conseillera la lecture du premier tome d’une nouvelle série publiée par les Arènes et intitulée Six versions. Chacun des romans qui la compose se présente comme la retranscription écrite d’un podcast animé par Scott King, un Anglais fasciné par les « cold case », ces affaires criminelles jamais résolues. Dans Les Orphelins du mont Scarclaw, il s’intéresse au meurtre d’un adolescent, Tom Jeffries. Vingt ans après les faits, pendant six semaines, Scott King va donner la parole aux témoins et aux protagonistes de l’affaire pour tenter de percer cette énigme. Les témoignages s’enchainent, se complètent, se contredisent. Certains évoquent une étrange créature vivant dans les marais où le corps de Tom a été retrouvé. Bref, le mystère ne fait que s’épaissir jusqu’à l’ultime et très habile rebondissement final. (Les Arènes – ‎313 pages 14,90)

Rétiaire(s), de DOA

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Un polar de DOA a toujours quelque chose de spécial, quelque chose qui le sort du lot. C’est le cas de ce Rétiaire(s)! Un roman sur la vie en prison, sur le trafic de drogue, les relations de domination dans des groupes de gangsters, les relations troubles entre police et malfaiteurs, celles difficiles entre la police et la gendarmerie. Une histoire complexe, tendue, rapide, nerveuse, qui tient en haleine de manière remarquable avec quelques scènes qu’on voit défiler dans sa tête. De la littérature qui fait son cinéma. Quelques fois irrespirable. Gallimard / Coll. Série Noire – 432 pages -19€ – (chronique complète).

Voyous, de Dough Johnstone

Voyous, Doug Johnstone

Édimbourg, un quartier défavorisé, pauvreté et misère. Tyler, son demi-frère Barry et sa demi-sœur Kelly braquent des maisons vides pour se faire de l’argent. Braquages minables, sans envergure, qui finissent par tourner mal. Mais Tyler a bon fond et il rencontre l’amour. Bof ? Pas du tout. C’est simple, enlevé, prenant. Pas de temps mort, pas de moment de répit, pas d’attente. On court derrière ces personnages. Des premières lignes (oui, vraiment) aux dernières, qui arrivent vite finalement. 300 pages qui passent en un moment. (Métailié – 320 pages, 22,50€)(chronique complète)

Les disparus de Blackmore, de Henri Loevenbruck

Les disparus de Blackmore

L’auteur a réuni dans son récit tous les ingrédients pour faire de ce roman un joli succès de librairie, mettant en scène deux personnages aussi improbables qu’impayables dans un huis clos plein de mystère. Un roman qui rappellera certains récits de Maurice Leblanc ou de Gaston Leroux, avec une dimension fantastique qui nous ramène du côté de la littérature de Lovecraft. Henri Loevenbruck a trouvé le parfait équilibre entre enquête policière, fantastique et même un brin de romantisme, pour imaginer une intrigue qui vous tient en haleine du début à la fin, dans un style littéraire très classique mais savoureux. (XO Editions – 519 pages – 21,90€) (chronique complète).

Les Éclats – Bret Easton Ellis

Les Éclats

Bret Easton Ellis nous replonge dans le Los Angeles de son adolescence, pour nous raconter la vie d’une bande de lycéens désœuvrés et fêtards durant l’été 1981. Nous voilà donc embarqués dans un formidable page-turner dans lequel se succèdent, confessions intimes, scènes de sexe explicites, moment d’une jeunesse dorée et mal dans leur peau ne pesant qu’à la baise, l’alcool et la drogue.  À la fois thriller et roman d’apprentissage, ce livre dans lequel la paranoïa est présente de bout en bout, évoque le passage de l’innocence de l’enfance à la dure réalité du monde adulte. Un roman addictif où il est question de sexe, de drogues en tout genre et de meurtres en série. (Robert Laffont – 616 pages – 26€) (chronique complète).

Une saison pour les ombres – R.J. Ellory

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R. J. Ellory nous conduit cette fois au Canada, plus exactement à Jasperville, petite ville du Québec peu accueillante, où se sont déroulés par le passé des événements terribles. On suit les traces de Jack, un homme qui revient sur les lieux de son enfance et qui va devoir affronter ses démons et se racheter de ses erreurs du passé. Bénéficiant d’une écriture précise, fourmillant de détails et de descriptions pour mieux imprégner le lecteur, avec des dialogues souvent percutants, ce roman se révèle très vite addictif. R. J. Ellory signe à nouveau un très beau roman noir, un livre envoûtant qui tient le lecteur en haleine de bout en bout. (Sonatine – 408 pages – 25€)  (chronique complète).

Les Morts d’Avril – Alan Parks 

Alan Parks : Les Morts d'avril

Avril 1974. Une bombe explose dans un petit appartement du centre de Glasgow. L’inspecteur McCoy ne tarde pas à constater que l’apprenti artificier s’est fait exploser en manipulant l’engin… Enquête bouclée ? Pas vraiment. Quelle était la cible de cet individu ? Le conflit nord-irlandais serait-il sur le point de se délocaliser en Ecosse ? À cette première enquête vont bientôt s’en agréger deux autres – la disparition d’un marin américain et le meurtre d’une petite frappe bien connu des services de police. Comme dans ses trois précédents romans, Alan Parks tisse les fils narratifs et les entrecroisent avec beaucoup de savoir-faire. L’intrigue est complexe mais toujours limpide. Il en profite également pour approfondir le portrait de Harry McCoy, flic opiniâtre et attachant, et pour compléter sa peinture en clair-obscur de Glasgow. Classique mais chaudement recommandé. (Rivages/Noir – 448 pages -23,50€)